mardi 21 février 2012

Vous n'êtes pas seules

Mes chères amies,

A celles qui sont enceintes, vous n'êtes pas seules et à celle qui ne le sont pas encore, préparez vous au pire.

Hier soir, je décide de me coucher tôt. En fait la vrai raison, c'est que vers 22h je commence à avoir la nausée et le seul remède efficace c'est de dormir.

Vers 23h, Chéri se décide à dormir, me fais des bisous et commence à me parler... ce qui me réveille... plutôt de mauvaise humeur. J'en profite pour aller au toilettes et à mon retour...

Un constat s'affiche en grand, un panneau géant avec des lumières partout :

" Je n'ai pas d'amies"


Et voilà que je pleure...

Alors oui c'est les hormones bien sûr,  je le sais, je suis pas du genre à pleurer comme ça. 

Mais les hormones choisissent de taper là où ça fait mal, sinon ce serait pas drôle...

Il est vrai que c'est un sujet qui me laisse toujours un gout amer. Je ne suis pas seule au monde, bien au contraire. J'ai le meilleure des maris à la maison, des parents divorcés qui m'adorent, des grands parents adorables, toutes la famille de mon mari m'a complètement adopté et je lis avec eux des amitiés sincères et véritables, j'ai les copains du sud de mon mari qui sont devenus les miens, ma belle soeur qui m'adore aussi follement qu'elle me tyrannise, Estelle que j'adore aussi, mes collègues de travail avec qui j'approfondie chaque jour, nos relations...Mes copines de forum que je vois irl parfois etc... Vraiment pas de quoi me plaindre, et j'en ai peut être oublié. J'aime toutes les relations que je vis avec les gens même avec mes clients au travail, je vois leurs satisfactions, je vois qu'ils sont vraiment heureux et ça me rend heureuse.

Mais je n'ai pas de meilleure amie. Non point que je n'en n'ai jamais eu, j'ai eu deux meilleures amies, le genre de meilleure amie pour laquelle on est prête à tout, sauter d'un pont, se faire accuser de meurtre à sa place etc... 

La première s'appelait Claire-Marie. Je l'ai connue au CP, et on s'est perdu de vue en 6ème car nous n'étions plus dans le même collège. Je me souviens qu'elle m'avait envoyé une carte où elle avait collé des centaines de petits coeurs promettant de ne jamais m'oublier... En 5ème je suis revenu dans son collège, et elle a commencé à être distante. En 4ème elle ne s'intéressait plus à moi. Vous savez, il y a des choses évidentes qui ne le deviennent qu'après de très longues années... A l'été de mes 12ans mon frère s'est suicidé, juste avant que je rentre en 5ème. Peut être qu'elle n'a plus voulu de moi pour ça, comment me consoler, que me dire ? Et moi qui devait me renfermer comme une huitre ? Je ne m'en souviens pas beaucoup. J'ai eu une très bonne copine qui explosait la joie de vivre Marie-Heloise. Toute mon adolescence j'ai bien plus chercher la solitude que la compagnie. Dès que j'ai pu au lycée, je me suis trouvé un petit endroit calme prêt d'une grande fenêtre et j'ai dévorer tous les livres que j'avais sous la main. Je me sentais beaucoup plus comprises par les héroïnes tragiques d'Amélie Nothomb que par mes semblables ne discutant que de cul, de clopes ou de célébrités.

Après j'ai commencé à travailler, et je suis tombé sur une fille Charlotte. Quand je l'ai vu, je me suis dit qu'elle serait mon amie, j'ai donc lentement oeuvré pour établir le contact puis une relation. Nous sommes devenus inséparables, si vous avez vu "des beignets de tomates vertes" c'était elle, c'était moi. Douleur, Amour, Passion. Nous ne pouvions passé 24h sans se parler longuement au téléphone, pas plus d'une semaine sans se voir. Rien ne comptait plus qu'elle à mes yeux. Puis j'ai divorcé. Et du jour au lendemain, elle a espacé ses appels, nous nous sommes moins vues. Je me disais qu'il lui fallait du temps, elle connaissait très bien mon ex et peut être que ça lui faisait quelque chose. Mais un jour, elle ne m'a plus répondu. Plus jamais répondu. 

Ce fut mes deux grands chagrins d'amour. Je parle d'amour car l'amitié c'est de l'amour, autant que lorsque l'on aime un frère ou une soeur. Je conçois les ruptures, mais je n'aime pas les gens qui fuient les explications. Toutes les personnes qui ont perdu un être cher vous le diront, quand on ne leur répond pas au téléphone, quand on ne donne plus de nouvelles, on ne pense pas que la personne ne veut plus nous parler, on pense qu'elle est morte, qu'elle a eu un accident, qu'elle s'est suicidé. Et quand on découvre la vérité, à la blessure de l'amour vient s'infiltrer une blessure plus profonde et douloureuse, comment ces personnes ont ils pu nous faire ça ? Nous laisser nous inquiétez sang et encre alors que de simples mots nous auraient apaiser.

Aujourd'hui, j'ai privilégié mon couple, notre famille et mon travail, et je suis bien contente du résultat... Mais après avoir travaillé entre 55 et 70 heures par semaine selon si je travaillais le week end ou pas, après avoir vu la famille et chouchouter son couple, il ne reste plus de place pour les amies...





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